Jeudi soir 31 mai, une cinquantaine de personnes participaient à la réunion d’information sur les captages d’eau potable de l’agglomération d’Évreux.
Après avoir entendu un remarquable exposé de Yves Callonec, président d’Adesyl et d’Évreux Nature Environnement sur les propositions dites « Aqua simplex » formulées par ENE, nous avons pu entendre le Groupement des agriculteurs Biologiques de Haute-Normandie présenter les impacts comparés de l’agriculture traditionnelle et de l’agriculture biologique sur l’environnement et plus spécifiquement sur les nappes phréatiques.
Quant à Champs Libres, par la voix de Jacqueline FIHEY, le collectif a présenté l’intervention suivante :
Champs Libres est un collectif à vocation politique réunissant Les Verts (actuellement environ ¼ des membres) et des citoyens des pays d’Évreux, Avre et Iton. Ce collectif envisage tous les domaines de responsabilité des communes et agglomérations ou communautés de commune en vue de l’élaboration d’un programme pour les municipales 2008 intéressant toutes les communes du sud de l’Eure.
Des commissions thématiques ouvertes à qui souhaite y participer se réunissent et présentent régulièrement aux autres membres du collectif les fruits de leurs travaux.
La question de la protection des captages d’eau telle que abordée par la commission Environnement du collectif Champs Libres révèle qu’un projet du type « Aqua simplex » présenté par Evreux Nature Environnement relève de responsabilités politiques complémentaires d’agglomération ou de communautés de communes, du Département et de la Région.
COMMENT PRENDRE EN COMPTE DANS UN PROJET POLITIQUE LES PROPOSITIONS ENONCEES DANS « AQUA SIMPLEX » ?
Aborder la question de la protection des captages c’est examiner :
la qualité de l’eau, la santé publique, les pratiques agricoles, la gestion forestière, mais aussi l’organisation des espaces urbains et péri-urbains, et bien d’autres centres d’intérêts des habitants alentours.
De l’eau de source au robinet ? C’est possible avec une volonté politique.
L’eau qui coule au robinet à Mulhouse a reçu en 2005 le label « eau de source » délivré par la préfecture et la DDASS. Un fait unique en France, qui récompense les efforts de la Ville depuis plus de vingt ans pour préserver sa qualité et sa pureté.
Une eau à consommer sans modération
L’eau est considérée comme un patrimoine mondial. Elle jouit d’une excellente réputation dans l’agglomération mulhousienne : 100% naturelle, on peut la consommer au sortir du robinet. Elle dispose des caractéristiques d’une eau de source.
La vocation de la Ville demeure identique depuis plus de 30 ans : distribuer une eau naturellement pure, n’ayant subi aucun traitement.
Dans les communes des pays d’Évreux, Avre et Iton
Indépendamment de la question environnementale, d’autres commissions du collectif Champs Libres ont détecté un potentiel de vie insoupçonné dans des projets du type « Aqua simples ». En effet, du point de vue de l’écologie, l’aménagement du territoire ne se contente pas d’implanter ou de sur-ajouter des structures aux structures. L’introduction d’un projet, s’il se concrétise sur un espace publique, doit répondre aux besoins et aux attentes des populations qu’elles concernent. Toute nouvelle structure doit s’insérer dans les divers réseaux qui permettent un Vivre Ensemble harmonieux et profitable à tous.
La dimension éducation :
Les établissements professionnels filières agricoles (lycée horticole d’Évreux, lycées agricoles du département….) doivent trouver le moyen de valoriser leurs compétences : informer et former à des pratiques agricoles à Haute Performances écologiques par exemple.
Une éducation éco-sociale axée sur l’utilisation critique de la connaissance et sur une évaluation des conséquences des actions entreprises sous le couvert du progrès doivent permettre d’associer dans l’éducation à l’environnement pour un développement durable la question « Écologie et Vie en société ».
La dimension sociale :
Le prix de l’eau doit être établi en fonction de différents critères :
– l’équité de redevances entre les consommateurs domestiques,industriels et agricoles
– l’accès gratuit à l’eau
– le tarif social sur les premiers m3 consommés
– le tarif progressif pour les volumes supérieurs, en particulier tarifs industriels (il n’est pas normal de payer moins cher l’eau qui génère des profits et plus cher celle qui est nécessaire à l’hygiène et la santé de chacun)
– la protection des nappes phréatiques
– le retour à un service public de l’eau
Selon le collectif Champs Libres, d’autres dimensions doivent être prises en compte telles les loisirs (lieu de calme et de promenade…), la culture et les sciences (conservation des espèces, pôle de recherche…), la citoyenneté (développement soutenable…), l’économie (emplois de proximité, activités d’économie sociale et solidaire…).
Pour que les propositions « Aqua simplex », enrichies par les propositions d’autres organisations soient concrétisées, elles doivent être portées par un projet politique qui implique l’ensemble des organisations et des personnes concernées :
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institutions ( chambre d’agriculture, préfecture, collectivités locales…)
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syndicats ( confédération paysanne , FNSEA, syndicats mixtes…)
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associations (environnement, consommateurs,culturelles, éducation populaire…)
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professionnels (santé, enseignement, aménagement du territoire…)
et les politiques.
C’est cette démarche écologique que l’on appelle « démocratie participative », terme si souvent galvaudé : Élaborer, Mettre en oeuvre et Développer ensemble un projet politique s’appuyant sur cette diversité d’approches et de propositions.
Puis Alain Goffi a invité les personnes présentes à participer à la prochaine commission environnement de Champs Libres qui aura lieu samedi 2 juin à 10h00 à la maison de quartier de Nétreville à Évreux.